Joignez vos mains Siouxsie and the Banshees 1979

Le jour des coquelicots (John McCrae)

(2 minutes de silence)

Dans les champs de Flandre
Les coquelicots poussent
Entre les croix
Rang par rang
Ils indiquent l'endroit
Où nous sommes morts


Zone royale

Les diadèmes sont fixés sur un masque à tête de mort
Personne n'est en sécurité durant le couvre-feu
Mais les globes rouillés brillent, les sceptres reluisent
Alors que les casques ensanglantés remplissent l'écran

Ils regardent au loin
Et puis s'écrient :
"Dans l'intérêt du pays,
Par amour de l'humanité"
Ils restent seuls, debout ou assis
Sur le trône de la zone royale

De vieux os pendent dans la chambre de torture
Tandis que d'anciens rois pendent dans la salle des portraits
Leurs nobles yeux ne cessent de regarder la danse tourmentée
Du corps qui se tortille sur le plateau de marbre


Effet placebo

Tu plonges tes mains dans ma chair
Et tu prétends ne pas découvrir de cicatrice
Je dois avoir confiance dans cette procédure
C'est un miracle, c'est prodigieux

Un millier d'aiguilles cachées
Dans un millier de nerfs dissimulés
Enfoncent des épingles dans mes réceptacles
Regarde ta poupée Vaudou, ta lanceuse de sorts

Je suis toujours en vie à cinq heures
Pour que tu me guérisses de mes maux
Une autre âme est sauvée
Avec tes fausses prescriptions

Quelle couleur obtiendrons-nous aujourd'hui ?
Cela dépend, selon toi, de mon état de santé
Si tu consultes tes recherches dans les media,
Tu verras que le bleu apaisera mon hystérie

Je suis toujours en vie à cinq heures
Avec tes capsules vides
Un autre cadavre décore ta salle d'attente
C'est un effet placebo inversé

Ne regretteras-tu donc jamais l'effet placebo ?
Peux-tu donc oublier l'effet placebo ?


Icône

Mes yeux ont grimpé au Paradis
Tu n'avais pas dit que je serais aveugle sans eux

Les Icônes entretiennent les feux
Elles tombent de leurs flèches

Tes yeux ruissellent du Paradis
Tu avais toujours dit que je serais aveugle sans eux

Ces mots restent en suspens
Comme des crachats vicieux
Qui dégoulinent de ta langue
Ils ferment tes yeux sur tes mensonges
Et t'obligent à manger davantage de viande bénite

Ces codes et disciplines nébuleux
S'enfoncent dans cette gorge toute neuve
Ils distillent le mensonge, un oeil artificiel
Qui permet de voir un pays parfait

Suis-je capable d'enfoncer des broches dans ma peau
Et de pirouetter comme un derviche ?
Suis-je capable de me placer sur le feu
Pour démontrer une espèce de plaisir ?

La culpabilité est dorée
Ces mensonges sans âge
Les yeux qui se cachent
Voici l'objet nocturne
C'est l'Icône


Enterrement prématuré

Ces catacombes me contraignent
A l'inertie et me corrodent
Elles ont du poids et tentent de me pousser
Dois-je résister ou m'imposer à nouveau ?

L'inchangé et l'immuable
Constituent le cinérama des zombies
Qui chantent "Oh viens et sois comme moi,
Nous sommes tous frères et soeurs"

Je suis refoulé dans ce type d'existence
Ne m'enterrez pas avec eux
Je suis en état de catalepsie
Puis-je vraiment exister ?

Elles s'agrippent de l'intérieur
Et se noient dans ta mélopée
Les pensées viennent me submerger
M'ôtant tout espoir d'unité

Les oeillets rouges et blancs
Ne peuvent intoxiquer mon esprit
Cette bienheureuse suffocation
Me conduit à la douleur
Oh quel dommage ensanglanté !

Je ne suis pas ta soeur
Ni ton frère
Ne m'enterrez pas en sa compagnie
Joignez vos mains
Nous sommes tous frères et soeurs
Je ne peux me rattacher à toi
Tu ne fais pas partie de mes relations


Prédisposition à la récréation

Tu t'accroches à tes guirlandes de pâquerettes
Tu te balances dans les arbres
Tu fuis tes ennemis en courant
Et retombes sur tes genoux
Quand tu redescends

Lance les dés
Voici trois souris aveugles
N'as-tu donc jamais vu
Quelque chose de pareil dans ta vie ?
Tu avales la traînée de fumée
Qui parvient toujours
Au coeur de tes entrailles

Tu t'exhibes aux jeux de société
Tu dances dans les ombres
Tu montes et descends sur la balançoire
En équilibrant les plateaux
Alors que tu es ivre

Une personne à blâmer
Et à humilier
Auprès de qui réclamer
Retour à la traversée du terrain
En suivant le guide

Tu t'accroches aux structures grimpantes
Tu te balances sous les potences
Tu rigoles avec tes copains
Mais tu peux te noyer quand tu déconnes


Maman / Oh mon papa

Le mot que tu apprends à aimer
C'est "Maman"
On t'apprend à te respecter
Maman

Les désapprobations que tu détestes
Viennent de Maman
Et te poussent toujours à faire plaisir
A Maman

La seule qui te garde bien au chaud
Et te protège du mal
Est-ce Maman ?

Fais gaffe, elle rabougrira ton esprit
Pour te transformer en son enfant
Elle t'ouvrira l'esprit
Pour te rendre bon et gentil

Au bas de l'escalier, j'ignore
Si c'est le printemps dans son lit
Ou si j'entends ses articulations
Craquer au-dessus de moi

Au bas de l'escalier, j'ignore
Pourquoi je me sens en sécurité au lit ;
Bien que je sache que je suis seul,
Il est certain qu'elle lance un regard plongeant sur moi

Elle va dénaturer les mots que tu exprimes
Si elle pense que tu es sur le point de lui échapper
Elle t'embrassera et te dira "bonsoir"
Si tu désires partir au loin

Elle empoigne donc ses enfants
Et s'asseoit sur leur visage
Elle pompe toute leur énergie
Et étouffe leur dernier souffle

Elle rassemble donc ses enfants
Et leur lance des sourires
Elle rayonne d'énergie vitale
Et nous a donné notre premier souffle

Ce que vous cultivez pour le détester,
C'est l'amour que vous n'oublierez pas


L'oraison dominicale (Traditionnel)



Le mystère de l'escalier

Considère le cas exposé
Un chat était assis sur la carpette
Et regardait par terre

Glisse sur la rampe d'escalier
Utilise l'escalator
Ou essaie le monte-charge

J'étais debout à l'arrivée
Me voici dans le corridor
En pleine investigation

Personne ne viendra-t-il m'aider
A résoudre ce mystère,
A ordonner la symétrie ?

Des pas feutrés sur le tapis
Une spirale de pas commence
A tournoyer autour de moi

Quel plancher, quel plafond ?
Tu perds l'équilibre
Tout est sens dessus dessous


Garçon du 20ème siècle (Bolan)

Les amis disent qu'il est sympathique
Les amis disent qu'il est bon
Tout le monde dit qu'il est comme Robin des Bois

Je me déplace comme un chat
Parle comme un rat
Pique comme une abeille
Chérie, je serai ton homme

Eh bien, il est évident que tu étais faite pour moi
Je suis ton jouet
Ton garçon du 20ème siècle
Je serai ton jouet

Je vole comme un avion
Conduis comme une voiture
Tends-moi la main
Chérie, je serai ton homme


Incitation à mordre

Les langues jacassent des mots unilatéraux
Une minuscule incision et les dents se fissurent
Au contact d'un air raréfié

Elles incitent à mordre en silence
En train de pourrir sur le sol, elles sont abandonnées
Elles incitent à mordre doucement en silence
Sans le moindre son, sans le moindre foutu son

Le building blanchi par un brouhaha fracassant
Remplit leurs sensations de ciment
Regarde les gens s'éparpiller
Un par un

De jeunes poumons claquent, en quête d'air
Les cinglés glapissent, se tailladant un passage,
L'un après l'autre,
Sans le moindre foutu respect

Incitation à mordre et à glapir,
A faire un brouhaha fracassant,
Incitation à mordre et à criailler,
Sans le moindre son


Mittageisen

(version allemande de Metal Postcard)


Amour dans le vide

Trop de fous bloquent mes mouvements
Ils troublent ma vue, ce doit être la potion
Des mouches dans les yeux, ce doit être la lotion

L'amour dans le vide, c'est si engourdissant
S'éviter durant l'amour, c'est tellement sidérant

Trop de bigots pour mes penchants,
Trop d'esprits critiques, trop peu pour écrire
Que les chiens enragés ne mordent pas

Une réputation blasée sur laquelle tu mises,
Des tonnes d'argent pour la réalisation
Toutes les vedettes ne font en effet que simuler

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