Pallas

A l'heure où les meilleurs groupes du mouvement néo-progressif se détachent nettement de la cohorte des éternels suiveurs en manque d'inspiration, il est bon de redécouvrir un de ces groupes trop méconnus dans les années 80 et qui, ô surprise, a eu la bonne idée de se reformer récemment, démontrant une étonnante résistance à la facilité, une séduisante aptitude au dynamisme constructif et une parfaite imperméabilité aux critiques de l'homme de Cro-Magnon, qui n'aime pas qu'on utilise les techniques modernes pour réaliser une musique de qualité.
Que voulez-vous, il y aura toujours des indécrottables pour prétendre qu'un son pourri dans un misérable studio illuminé de quelques spots réputés être psychédéliques est supérieur au son actuel ! Laissons-les à leur passéisme suranné et apprécions à sa juste valeur la démarche courageuse d'un groupe qui, après une longue traversée du désert, est plus fort que jamais. Fort heureusement, la remasterisation CD lui rend justice, alors ne boudons pas notre plaisir !
Pallas fait partie de la seconde vague progressive, emmenée par le célèbre Marillion. Derrière ce géant, devenu ces derniers temps plutôt opportuniste, d'autres sont en effet restés plus perfectionnistes, plus soucieux de préserver intacte la flamme, développant des talents et des audaces imprévisibles. Pallas combine ainsi dans sa musique des éléments classiques à des prouesses techniques dignes de Yes, Genesis, King Crimson, tout en se ménageant des passages plus planants à la Pink Floyd. Et contrairement à certaines productions plus élitistes, ça ne cesse presque jamais de déménager sans pour autant être simpliste. Tout de quoi combler le véritable amateur de rock progressif !


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ARRIVE ALIVE (1981)

Des débuts difficiles, enregistrés live dans des conditions plutôt moyennes. Heureusement, le son s'améliore quelque peu après quelques titres, ce qui permet d'apprécier le potentiel plus que prometteur du groupe qui tout en s'inscrivant dans le cadre progressif n'oublie jamais la pulsion et l'énergie du rock, ainsi qu'en témoigne le morceau titulaire. Cela ne l'empêche nullement de se livrer à des constructions musicales à dimension quasi symphonique ou d'inclure des intermèdes plus lyriques où l'émotion se déverse à flots, tout autant d'ailleurs que la virtuosité, dont les influences sont un habile condensé des plus grands du rock en général et du rock progressif en particulier.

Mon titre préféré : The Ripper (aux ambiances crimsoniennes !)

Ronnie BROWN : claviers
Derek FORMAN : batterie
Euan LOWSON : voix
Graeme MURRAY : basse
Niall MATHEWSON : guitare
THE SENTINEL (1984)

Le chef d'oeuvre du groupe ! Avec un son musclé, très proche du hard-rock, Pallas est en fait en avance sur son temps, car, de nos jours, il est fréquent de rencontrer des audaces aussi risquées aussi bien dans l'univers progressif que dans celui du metal. Un signe qui ne trompe pas : l'album est produit par Eddie Offord, responsable du son de Yes dans les seventies, et la pochette n'est pas sans évoquer les réalisations de Roger Dean. Le contenu est à la hauteur : un concept sur la grandeur et la décadence de l'humanité, et l'inévitable liaison avec le thème de l'Atlantide.

Mon titre préféré : Heart Attack (le compromis idéal entre Yes et Genesis !)

Ronnie BROWN : claviers, voix
Derek FORMAN : batterie, percussions, voix
Euan LOWSON : voix
Niall MATHEWSON : guitares, violon, voix
Graeme MURRAY : basses, voix, guitare
THE WEDGE (1986)

Un album sur la pointe du rasoir. Le groupe a engagé un nouveau chanteur, dont la voix évoque un hybride de Peter Gabriel et de Roger Chapman, la musique se lance maintenant dans des expérimentations à la Gentle Giant tout en ne perdant rien de ses capacités perfusionnelles, à la foisdynamiques et propices à l'évasion totale, loin des réalités. Le groupe joue en fait son va-tout, dans l'espoir de conquérir un public plus large, mais en vain. D'un bout à l'autre, de la dynamite en fusion, une rage de vivre, une volonté entêtée de développer une musique hors des modes, sans pour autant être hermétique ou inaccessible.

Mon titre préféré : Sanctuary (en fait extrait du E.P. Knightmoves, mais si représentatif de l'osmose puissance/rêve !)

Ronnie BROWN : claviers, voix
Derek FORMAN : batterie, percussions, voix
Niall MATHEWSON : guitares, violon, voix
Graeme MURRAY : basses, voix, guitare, pipe
Alan REED : voix, clavier

BEAT THE DRUM (1999)

Le grand retour inespéré, avec un nouveau batteur qui en veut et se démène comme un beau diable. Et le reste du groupe n'a rien perdu, après autant d'années, de son imagination, de sa fougue et de son talent. On notera juste un léger glissement vers des constructions plus proches de Pink Floyd ou d'Eloy, mais toujours avec ce sens de l'emphase qui fait toute la différence. A aucun moment, il n'est question de s'endormir, on ne cesse de naviguer dans les hautes sphères auditives, et la structure de certains titres est plus élaborée qu'il n'y paraît au premier abord.

Mon titre préféré : Beat The Drum (oui, c'est le morceau titulaire, il évoque si bien un Pink Floyd audacieux !)

Ronnie BROWN : claviers, voix
Colin FRASER : batterie, percussions
Niall MATHEWSON : guitares
Graeme MURRAY : basses
Alan REED : voix, guitares, claviers

 


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