Coeurs en gage
Van der Graaf Generator
1971


Lemmings
Man-Erg

Theme One (single paru en 1972)
w. (face B du single de 1972)
A Plague Of Lighthouse-Keepers

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SOMMAIRE PROG
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Lemmings (incluant Rouage)

Je me tenais debout sur le sommet le plus élevé de la falaise,
Regardant en bas, autour de moi,
Je ne pouvais apercevoir que ceux avec qui j'aimerais partager
Le brusque plongeon aveugle dans la mer ...
J'essayais de demander en quoi consistait ce jeu
Mais je savais que je ne m'y adonnerais pas.
La voix vint vers moi, comme quelqu'un, comme personne ...

"Nous avons regardé les héros et les avons trouvés en défaut ;
Nous avons cherché de façon acharnée dans tout le pays,
Mais n'avons pu apercevoir d'aurore ;
Nous avons dès lors osé scruter le ciel, mais nous saignons encore ;
Nous nous approchons de la falaise et entendons à présent l'appel.

Les nuages se sont amoncelés sous des formes montagneuses,
Aucune dérobade n'est possible, il faut aller de l'avant.
Ne nous demandez pas de réponse maintenant,
Il est bien trop tard pour se prêter à cette convention.
Quelle cause nous reste-t-il sinon mourir ?

Nous avons regardé les grands rois, les avons trouvés inférieurs aux mortels :
Leurs noms sont poussière pour la juste application de notre récente nouvelle loi.
Nos esprits avancent en trébuchant, nous fonçons à l'assaut du sombre portail ;
Personne ne peut arrêter notre saut final dans la gueule inconnue.

Quand les vétérans froncent les sourcils,
Ils savent qu'il est beaucoup trop tard pour nous arrêter,
Car si le ciel sème la mort,
A quoi cela sert-il de respirer ? Expirez !
Quelle cause nous reste-t-il sinon mourir,
A la recherche de quelque chose dont nous ne sommes même pas sûrs ?"

Je ne sais vraiment pas pourquoi.

Je sais que notre fin est peut-être fort proche,
Mais pourquoi la rapprochez-vous encore ?
Le temps peut finalement prouver que seule la vie le met en marche
Et que celle-ci n'existe pas dans les sables mouvants.

Oui, je sais que tout est détraqué :
Le mécanisme huilé glisse sur les rails,
Des esprits et des corps jeunes sont empalés sur des pointes de fer.
Les rouages broient les os ;
Des monstres aux gosiers d'acier nous arrachent des cris perçants,
L'esprit et les machines enfoncent nos rêves dans des boîtes.

Mais il reste encore du temps ....

Ceux qui s'enfuient aujourd'hui sont des lâches, la lutte commence ....
Pas de guerre à couteaux tirés, ni de combat à mort,
Les lemmings ne peuvent rien nous apprendre ;
La mort n'offre pas d'espoir, nous devons chercher à tâtons la réponse inconnue,
Unir notre sang, enrayer le déluge, écarter le désastre.

Il y a d'autres moyens que de hurler dans la masse,
Ce qui fait tout bonnement de nous les rouages de la haine.
Considérez le pourquoi des choses et notre place dans l'existence,
Regardez-vous ainsi que les étoiles,
Quel choix finalement nous reste-t-il à faire,
Sinon vivre dans l'espoir de sauver nos arrière-arrière-petits enfants ?

Quel choix nous reste-t-il sinon vivre pour sauver les petiots ?
Quel choix nous reste-t-il sinon essayer ?


L'homme-erg

Le tueur vit en mon for intérieur ; je peux le sentir bouger.
Parfois, il dort d'un sommeil léger dans le calme de sa chambre ;
Mais ensuite, ses yeux vont s'ouvrir et regarderont fixement à travers les miens,
Il utilisera mes mots et découpera mon esprit de l'intérieur.
Le tueur vit.

Les anges vivent en mon for intérieur, je peux les sentir sourire ;
Leur présence caresse et apaise la tempête dans mon esprit
Et leur amour peut cicatriser les plaies que j'ai forgées.
Ils me regardent comme si j'allais tomber ;
Je crois que je serai rattrapé, car les anges vivent.

Comment puis-je être libre ?
Comment puis-je obtenir de l'aide ?
Suis-je vraiment moi-même ?
Suis-je quelqu'un d'autre ?

Mais les acolytes des ténèbres rôdent et déambulent dans mon cloître
Et la tête de mort lance son manteau dans le coin de ma chambre
Et je suis condamné.
Mais les garnements de ma jeunesse rient et jouent dans ma cour
Et le vieil homme, qui attend dans les pignons du toit,
Me dit, avec gravité, la vérité.

Moi aussi, je vis en mon for intérieur, j'ignore très souvent qui je suis ;
Je sais que je ne suis pas un héros; j'espère que je ne suis pas damné.
Je ne suis qu'un homme et tous sont anges et tueurs :
Les dictateurs, les sauveurs, les réfugiés de guerre et de paix,
Aussi longtemps que l'homme vivra ....


Une calamité de gardiens de phares

Témoin oculaire - Images / Phare

Moi qui attends toujours mon sauveur,
Les tempêtes me déchirent membre à membre ;
Mes doigts sont comme des algues marines ....
Je suis si loin de moi, trop en moi.
Je suis un homme seul, ma solitude est sincère,
Mes yeux ont fourni un terrible témoignage,
Mes cavaliers sont désormais aussi comptés.
J'ai vu des sourires sur des mains mortes,
Les étoiles brillent, mais pas pour moi.

Je prophétise le désastre, ensuite je compte les frais ....
Je brille, mais c'est ainsi que je meurs, je me sais presque perdu.
Sur la table, il y a du papier vierge et ma tour est bâtie sur de la pierre ;
Je n'ai que des ciseaux émoussés, j'ai aussi le foyer le plus érodé.
J'ai été ce témoin, et le sceau de la mort reste gravé
Dans la cire molle qui me sert de tête.

Quand tu verras sombrer
Les espars squelettiques des navires,
Tu commenceras à te demander
Si les pointes de tous les anciens mythes
Ne sont pas solennellement braquées sur toi ...

(Remous / Rochers / Navires / Collision / Remords)

Ce n'est plus le moment de se repentir,
L'époque en est depuis longtemps passée,
Les murs sont fins comme du tissu
Et les vitres se brisent quand je parle.
Alors je ne fais que penser à la façon dont j'aurais pu me retrouver
Enfermé dans un monologue sans parole, dans un cri sans voix.

Mouvement harmonique simple

"Irrél, irrél !" hurlent les timôniers fantômes
Qui s'écroulent dans le ciel,
Sans couvrir les cris de mes mouettes -
Pas de trêve avant ma mort.
Les spectres guettent aux bords des fenêtres,
Avec leurs visages creusés, leurs sourires incontrôlés,
Ils désirent seulement détruire ce qu'ils ont perdu.

Je gravis le mur de la falaise
Jusqu'à la fin de la paroi raide en chute verticale ;
Mon écope a navigué en mer -
Pas d'espoir facétieux à l'aube.
Des os blancs reluisent dans le masque à la mâchoire de fer,
Des têtes de mâts perdues transpercent l'obscurité glacée
Et longent ma tour isolée ...
Plus de pétrole pour ma flamme, plus de hâvre à rejoindre.

Présence de la nuit - Kosmos Tour

"Seul, seul " crient tous les fantômes,
Me montrant du doigt en pleine lumière,
La seule vie que je ressente finalement,
C'est la présence de la nuit.

Pleurerais-tu si je mourais ?
Comprendrais-tu mes derniers mots ?
Je sais que le temps me manque,
Je sais que la rime est absente,
De faux signes me trouvent,
Je ne veux pas haïr, je veux seulement grandir ;
Pourquoi ne puis-je me laisser vivre et être libre ?
.... Mais j'agonise seul si lentement.

Je ne vois plus d'issue, j'ai tellement peur,
Je ne vais pas me laisser être moi-même
Et je suis dès lors complètement seul.

Le maelström de ma mémoire
Est un vampire qui se nourrit de moi ;
A présent, follement titubant, je tombe par-dessus bord.

Dernière résistance (de Custard)

Les phares peuvent détenir la clé,
Mais puis-je atteindre la porte ?

Je veux marcher sur la mer pour mieux apprécier la terre ferme ;
Mais comment garder les pieds secs ?
Je scrute l'horizon,
Je dois garder en vue toutes les parties de mon être.

En revoyant les années, je semble avoir perdu la route :
Comme un chien dans la nuit,
J'ai couru vers une mangeoire,
A présent, je suis l'étranger en qui je demeure.

Toute la douleur que j'ai vue
M'oblige à refuser une paix solitaire,
Mais je garde l'expérience en tête.
Je suis trop près de la lumière,
Je ne pense pas voir clair, car je m'aveugle.

Le caillot s'épaissit

Où est le dieu qui dirige ma main ?
Comment les mains des autres peuvent-elles m'atteindre ?
Quand trouverai-je ce que je cherche à tâtons ?
Qui me l'enseignera ?

Je suis moi, moi c'est nous,
Nous ne voyons aucune issue.
La mer est démontée, l'histoire atrophiée ;
La chance a abandonné ma Geneviève ....

Je ne veux pas être une vague dans l'eau
Mais la mer m'entraînera au fond :
Encore un homme égaré qui se noie.

Je peux voir arriver les lemmings,
Mais je sais que je ne suis qu'un homme.
Vais-je les rejoindre ou sombrer ?
Quelle est la meilleure solution ?

Fin de terre (ligne du sinus) - Nous partons à présent

Les océans dérivent latéralement, je suis entraîné dans le sortilège,
Je te sens autour de moi, je te connais bien.
Des étoiles découpent les horizons aux lignes trop bien appuyées ;
Je sens que je me noie - des mains s'étirent dans le noir.

Campements de panoplie et de majesté, qu'est-ce que la liberté de choix ?
Quelle est ma place dans la parade ? A qui appartient ma voix ?
Cela ne va pas trop mal maintenant, je crois que la fin est le début,
Je commence même à être très content :
Chaque chose en fait partie, tout en étant distincte.


Thème un

(instrumental)


w.

La vie est une succession sans fins de vagues,
On est heureux, on est triste
Et on n'apprécie pas les bons moments
Tant qu'on ne se retrouve pas en difficulté ....

On se réveille un matin
Et on est deux fois plus malheureux
Qu'on ne l'a jamais été auparavant dans sa vie.

Tu te réveilles, vas à la fenêtre
Et regardes le brouillard flotter sur la pelouse.
Tu te mets debout, descends l'escalier
Et te voilà parti.

Tu te réveilles, regardes sur ta droite
Mais ne vois aucune tête rassurante.
Tu restes au lit toute la journée.
A six heures, tu réalises que tu es mort.


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