Le compagnon du fou
Peter Hammill
1971


Imperial Zeppelin
Candle
Happy
Solitude
Vision
Re-Awakening



Sunshine
Child
Summer Song (In The Autumn)
Viking
The Birds
I Once Wrote Some Poems

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Zeppelin impérial

Faites vos bagages,
Nous quittons la terre où bouillonne la haine,
Rien n'est vraiment digne de foi.
On n'a pas le temps, décidez-vous !

Zeppelin impérial !

Vite, les moteurs tournent,
Les lumières de la cabine flamboient,
Désormais plus de retour en arrière.
Nous trouverons l'amour là-haut ...

Nous, les soussignés,
Sains d'esprit, déclarons présentement :
"Nous nous confions désormais
A la puissance des Vents Supérieurs".
N'est-ce point tout simplement superbe,
Des visions du futur sur un Zeppelin ?

Bien sûr, nous savions tous parfaitement
Que ce serait un échec, mais bon sang,
Tout dé mérite d'être lancé
Et quand nous reviendrons ici bas,
Nous pourrons dire que nous l'avons fait !

Nous jetons par-dessus bord
Les graines d'amour que nous semons,
Confiants en Dieu pour qu'elles poussent.
Nous volons bien haut dans le ciel.

Nous essayerons de faire du bien,
J'ignore pourquoi nous le ferons vraiment,
J'espère seulement que nous en serons capables !
Ici bas, ils regarderont et sauront tout.


Chandelle

Regarde la chandelle quand sa vie est foutue,
Quand la mèche se retourne et meurt;
Regarde les gouttes de cire délaisser leur objectif,
Le jeu auquel elles s'adonnaient perd tout son agrément
Et leur jeunesse, faite d'amusements, est terminée.

Combien de temps resteras-tu parti ?

A présent, la flamme avale de l'air, son atmosphère se raréfie
Quand elle vacille en son milieu;
Le vide se referme et s'en prend à l'âme.
La force toute-puissante elle-même est détruite
Et, de sa propre faute, de nouveau en déclin.

Ainsi s'envole mon esprit quand je combats mes pensées
Et je m'y perds, n'y trouvant rien :
Fais donc voyager mes yeux,
Ils ne reconnaissent même pas leur maison !
Car la vie à laquelle j'appartenais respire de son dernier souffle ;
Non seulement la vie, mais aussi l'espoir a disparu.


Heureux

Comment s'est passée notre première rencontre ?
Je l'ai oublié, tout ce que je sais, c'est que tu avais l'air heureuse.

Nous nous promenions et parlions un peu ;
A ton sourire, je devinais que j'étais heureux.

Je veux te le dire, c'est absolument nécessaire,
Je veux te montrer que cela me préoccupe vraiment.

A présent, à chaque rencontre, nous parcourons les rues,
Je suis avec toi et me sens heureux.

Mais combien de temps cela durera-t-il ?
Le temps passe vite, peu importe : je suis heureux avec toi.


Solitude

Je me repose en silence dans les hautes herbes vertes
Et je contemple sans cesse le ciel.
Les oiseaux n'arrêtent pas de chanter autour de moi,
Et le bleu de l'azur m'entoure de façon étrange.

La vie dehors en est ici à son essence
Et regarde le monde avec des yeux innocents ;
Loin de la crasse, loin des gens qui se bousculent,
Je semble avoir trouvé une minuscule tranquillité.

Sur la toile de fond bleuâtre de l'inconnu,
Des gouttes d'eau tracent leurs chemins ;
Des mortels s'accrochent au métal dans le ciel -
Mais qui donc peut savoir combien de temps chacun doit encore vivre ?

Les jolis nuages blancs glissent
A travers le ciel et dans mes rêves.
Je me sens comme mort depuis longtemps :
J'irai désormais promener avec les nuages à travers l'espace éternel.


Vision

J'ai une vision de toi enfermée dans ma tête ;
Elle rampe dans mon esprit et me réchauffe au lit.
Une vision luisante, mouvante qui bouge à la lumière d'un feu bidon ;
Une vision imaginaire me protège la nuit de la peur.

Au fil des saisons, mon amour reste fort.

J'ignore où tu finis et où je commence,
J'ouvre simplement mon esprit et les souvenirs y affluent.
Je me souviens de mon réveil, tes bras autour de moi ;
Je me rappelle mon égarement et la certitude que tu me retrouverais.

Au fil des saisons, mon amour restait fort.

Sois mon enfant, sois mon amante,
Engloutis-moi dans la chaleur de ton feu.
Prends ma langue, emporte mon tourment,
Prends ma main et ne me laisse pas partir.
Laisse-moi vivre dans ta vie,
Car tu rends tout important.
Laisse-moi mourir dans tes bras,
La vision ne pourra dès lors jamais se briser.


Nouveau réveil

Si tu me surprends à courir près de la mer,
Les pieds nus dans le sable,
Tu sauras que j'imagine ma vie
D'une façon que tu ne saurais pas comprendre.

Je me glisse carrément hors de ton esprit,
Je le sais et je l'accepte par paresse,
Car je dois aller dans le champ voisin,
Où l'herbe est verte, et j'y trouverai la paix.

Laisse-moi dormir, rêver, exister !

Se réveiller à nouveau n'est pas facile quand on est fatigué.
Ne me bouscule pas,
On m'a appris à m'exprimer quand j'étais un enfant
Et je sais ainsi que la meilleure manière de procéder est la douceur.

Parfois, quand le ciel est couvert de nuages gris,
Et que le chagrin pèse lourdement sur ton esprit,
Je te conseille de faire comme moi :
Roule-toi sur toi-même, évade-toi et imagine ta vie.
Je constate ainsi que le meilleur moyen d'exister, c'est d'être endormi.


Rayon de soleil

Soudain, tout commence à s'éclaircir dans mon esprit
Quand j'explore le pays mis à nu par tes yeux ;
Des phantasmes S.M. s'agitent derrière mes pensées,
Je ne peux venir en aide à mes sentiments,
Tellement mes émotions sont surexcitées.

Bonne journée à mon rayon de soleil !
Tu m'entoures la tête,
Je suis prêt à te suivre.
Tu sais à quel point cela m'attriste de te voir malheureuse,
Souris donc, répands partout ta lumière ....

Comme ce serait agréable d'être enchainé avec toi
Et que tu te mettes à dénuder mon esprit tourmenté.
Tes cheveux blonds/bruns s'accrochent à toi,
Comme je voudrais qu'ils s'agrippent à moi,
Un élément de ta séduction me fait deviner
Que je ne pourrai plus jamais être libre.

J'aimerais courir sur les nuages en toute liberté,
Mais pour toi, je reste accroché, confiné dans un îlot sans boue.
La vue de ton seul sourire me fait sauter de joie ;
Le fait que tu puisses appartenir à quelqu'un d'autre
Ne permet pas à ton piège de se refermer totalement.


Enfant

Je ne sais pas très bien ce qu'il se passe
Et mes yeux ne voient pas très clair ;
Tout ce que je sais, c'est que je te veux ici,
Uniquement pour me protéger du marasme du monde,
Me tenir et me dire que c'est sans importance ;
Je suis comme un enfant dont les rêves sont détruits.

Elles affluent autour de moi : des images de pensées brisées,
Des lignes de ma vie à présent dépassées.
Tout ce que je ressens, c'est que je suis si seul,
Sans même tes yeux brillants pour scruter mon esprit
Et me dire que j'ai bien agi durant ma vie,
Je suis comme un enfant de la lune dans la clarté du soleil.

Projette donc tes pensées sur moi, où que tu sois,
Afin que je puisse te sentir tout près de moi
Et te tenir la main, car tu sauras me guider
A travers toutes ces catacombes qui me frigorifient au toucher ;
Ignorant, connaissant tant de choses, mon esprit pousse des cris,
Je suis comme un enfant quand la lumière s'éteint,
J'éprouve une peur enfantine de l'obscurité ....


Chanson d'été (en automne)

Une chanson d'été en automne n'a pu saisir
Pour toi la couleur des feuilles qui tombent.
Ainsi tant de mots ont été dits que tu ne comprenais pas
Et auxquels tu ne pouvais dès lors croire.
La chanson que tu fredonnes est un air du passé -
Une personne que tu aimes te laisse tomber.

Tu te promenais au soleil près de la mer,
Des mouettes criaient au-dessus de toi.
Mais les cieux sont désormais nuageux
Et l'amour que tu possédais est mort.
L'eau s'éloigne des dunes les plus reculées -
Une personne que tu aimais te laisse tomber.

Tu te rappelles ton bonheur
Quand tu riais face au soleil
Mais les yeux s'alourdissent à présent,
Ta langue est prise d'engourdissement ...

Tu regardes en direction de l'eau
Qui t'appelle au-delà du vent,
Tu te débarasses alors de ton sac à main
Et pénètres lentement dans l'eau.
Tu te retrouveras demain dans les nouvelles d'hier :
Une personne que tu aimais t'a laissé tomber.


Viking

Nous regardons droit devant nous au-delà de la proue de notre long navire,
Nous souquons ferme, à l'écoute de l'écume;
Casques et parchemins s'imbibent de sel dans la brume;
Nous voici de retour.

Aslak de Langadale, Einar Thorgeirsson,
Olaf le Blanc et Sigurd le Puissant ...

Nous cherchons des constellations au-dessus de l'horizon,
Le vent d'Ouest blesse plus fort que nos lames de rasoir;
Toujours souriants dans un lever de soleil sans fin,
Nous filons sur les vagues.

Thorfin Karlsefni, Aud à l'Esprit Profond,
Snorri Thorbrandsson, Thorstein le Noir ...

Sortis du sombre Vinland,
Avec des vagues grisâtres déferlant devant nous,
Nous ne désirons pas nous reposer.
De retour au pays natal, l'Islande,
Où nous dormons en hiver, nous revenons de l'Ouest.
Après cinq ans d'errance, nous sommes de retour chez nous.


Les oiseaux

Le printemps est venu bien trop tôt cette année :
Les fleurs de mai s'épanouissaient en février.
Serai-je donc triste pour le mois
Ou en joie pour le ciel ?

Les oiseaux ne savent pas de quelle façon chanter
Et je ne le sais pas non plus, mon amie.

Une fille que je croyais vraiment aimer il y a deux jours
Ne semble plus rien me dire subitement.
Vais-je chanter de tristes adieux
A ce que je suis content d'avoir laissé derrière moi ?

Durant une autre journée, une forte gelée se répandra sur le sol,
Les boutons prématurément en fleurs flancheront ;
Chaque créature actuellement vivante
Mourra alors sans le moindre doute.

Les oiseaux ne savent pas s'il est en fait temps de voler ;
Ils ne savent pas où aller
Et je ne le sais pas non plus, mon amie.


J'écrivais jadis des poèmes

J'écrivis jadis un poème de calme et de silence,
Assis auprès de rivières de lumière réfléchie ;
Mes pensées portaient sur le fait d'être aimé et aussi non aimé -
Je me livrais à la chaleur de la nuit.
A présent, je me sens comme mourir ;
Si ces eaux étaient encore ici, je resterais tout près d'elles.

J'écrivis jadis un poème en me promenant sur des pierres tombales
Alors que la pluie et les larmes me cinglaient, tels des cailloux, le visage ;
Je sentais alors tout mon univers s'écrouler
Pendant que les souvenirs se bousculaient et retombaient sur place.
A présent, je me sens comme mourir
Et la douleur des anciens feux brûle encore.

Je n'écrivais jamais de poèmes quand je mordais mes articulations
Et que la mort commençait à se glisser dans ma bouche ....
Mais cela s'est déroulé il y a longtemps ;
A présent, je n'écris plus de poèmes.
Bien que je ne me sente pas tout-à-fait en train de mourir,
Quelque chose, profondément en moi, se met à crier doucement ...


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