De l'hydrogène à l'hélium, ma solitude
est absolue
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Killer House With No Door The Emperor In His War-Room |
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Tueur
Ainsi, tu vis au fond de la
mer, tuant tout ce qui t'approche ...
Mais tu es très seul, car les autres poissons te redoutent
Et tu meurs d'envie d'avoir de la compagnie, quelqu'un qui
t'appartienne vraiment,
Car, durant toute ta vie, tu as vécu seul.
Par un jour sombre d'un mois ténébreux, dans les noires
profondeurs de la mer,
Ta mère t'a mis au monde et en est morte juste après ...
Deux tueurs ne peuvent en effet emprunter la même route
Et quand ta mère sut que son heure était venue,
Elle était visiblement plutôt contente.
La mort vit dans la mer,
Que quelqu'un vienne, de grâce, à mon aide
Les poissons ne savent pas voler,
Et moi non plus ...
Au fond, je suis plutôt comme toi, car j'ai tué tout l'amour
que j'ai jamais eu
En ne faisant pas tout ce qu'il fallait, en laissant mon esprit
devenir mauvais.
Moi aussi, je suis un tueur car l'émotion file aussi vite que la
chair;
Moi aussi, je suis si seul et je voudrais pouvoir oublier
Que nous avons besoin d'amour.
Maison sans porte
C'est une maison sans porte
et j'y habite;
La nuit, il y fait si froid et les jours sont durs à supporter.
C'est une maison sans toit, la pluie y pénètre dès lors,
Retombant sur ma tête quand j'essaie de penser hors du temps.
Je ne te connais pas, tu prétends me connaître;
C'est fort possible, il y a tant de choses dont je ne suis pas sûr.
Tu dis mon nom, mais il sonne faux,
Je néglige mon état de santé : mon corps refuse les soins.
C'est une maison sans sonnette, personne ne vient donc y sonner;
Il est parfois difficile de dire si des gens vivent dehors.
C'est une maison sans bruit, il y fait très calme -
Les mots n'ont plus guère de sens si personne ne les partage à
temps.
J'ai appris mon texte, je le connais si bien,
Je suis prêt à le dire à quiconque finira par trouver
La longueur d'onde de mon esprit qui a froid la nuit ...
Et qui ne semble pas bien quand s'encourt cette sombre petite
figure.
C'est une maison sans porte et rien n'y vit :
Un jour, c'est devenu un mur ..., je n'y ai alors pas fait
attention.
C'est une maison sans lumière, toutes les fenêtres sont condamnées,
Je suis éreinté et surmené, désormais plus rien d'autre que
le temps n'est révélé.
Quelqu'un voudra-t-il m'aider ?
L'empereur
dans sa chambre de guerre
L'empereur
Debout dans l'espace qui retient loin de toi le rideau silencieux
de la nuit,
Tu crois pouvoir tenir entre tes doigts l'or flétri et fondu,
Mais il en glisse, arrachant les tendons en s'écoulant,
Découvrant le blanc d'une articulation :
Chair et métal forment ensemble des lettres dans le moule.
Ils balancent ton fusil après avoir choisi ceux qui, selon toi,
vont mourir ;
Couchés sur la colline, ils rampent sur l'appui de fenêtre et pénètrent
dans ton salon.
Têtes de pantins aux yeux de verre, ils regardent longuement les
corps déchirés par les vautours.
Tu es l'homme dont les mains puent l'odeur de la mort.
Sauveur des Déchus ! Protecteur des Faibles !
Ami des Puissants ! Gardien de la Paix !
C'est la seule manière de vivre que tu connaisses.
Regardant dehors vers la mer une plaine aplatie de mauvaises
herbes incapables de vivre,
Tu écrases l'existence dans ton poing quand ton coeur est
embrassé par les lèvres de la mort.
Les fantômes te trahissent,
Profitant de la nuit, ils dérobent ton oeil de son orbite
Et la boule reste accrochée sur ta joue.
Les langues qui se plaignent sont réduites au silence ;
Un millier de bouches sont emplies de métal qui rouille.
Ton visage est de teinte verdâtre, tu essaies malgré tout de
parler
A travers toutes les ordures de ta bouche,
Mais rien n'en sortira et tu ne peux articuler les mots
Quand ton enfant bâtard jette ta réputation aux flammes,
Et te voilà brûlé.
La chambre
Qui vit par l'épée périra par l'épée,
Toute ta puissance sera réduite à néant,
Chaque vie que tu prends fait partie de la tienne :
Tu t'es toi-même procuré non le pouvoir, mais la mort.
Tu te fais tout petit dans ta chambre
Quand les messagers du destin arrivent au seuil de ta porte;
Tu implores la vie sauve
Quand le couteau impartial s'enfonce dans ta chair hurlante.
Tu t'arroges sans malice seulement le droit au meurtre.
Tu dois payer le prix de ta haine, et ce prix, c'est ton âme.
Perdu
Danse dans le
sable et la mer
Ainsi nous voici, ou plutôt me voici tout-à-fait seul :
Je regarde ces choses que nous partagions avant, il y a si
longtemps;
Ma mémoire s'étire et je suis stupéfait.
Tu sais, je reconnais le bon temps qu'on a passé et ma façon de
rire.
Les temps ont changé, tu es partie au loin, je ne peux plus me
plaindre -
J'ai eu toutes mes chances, mais elles m'ont glissé des mains
comme du sable ;
Je sais que je ne danserai plus jamais comme avant.
J'attendrai seulement que le jour s'achève sur terre et sur mer,
Espérant tout récupérer de mes souvenirs ;
Je devrai alors emprunter mon chemin,
Tout mon être écoutant attentivement les dernières paroles,
Mais il n'y en a pas, l'aurore m'appelle, j'ai traîné trop près
de la facilité,
Et je ne sais pas très bien pourquoi je sens mes yeux pleurer -
Je sais que nous ne danserons plus jamais comme nous le faisions.
Je lève les yeux, je suis presqu' aveuglé
Par la chaleur de ce qui m'habite
Et par la saveur dans mon âme,
Mais je suis mort en moi-même quand je reste seul.
Danse dans le givre
Je portais mes états d'âme comme autant d'ensembles de vêtements,
Mais le bon n'était jamais disponible,
Et quand tu m'as quitté, j'ai senti mon corps vibrer
Et mon esprit s'est mis à hurler.
Il était beaucoup trop tard pour envisager la signification de
tout cela;
Tu sais que j'ai besoin de toi, mais de toute façon,
Je ne crois pas que tu finiras par remarquer mon amour.
A un certain point, je t'ai perdue, j'ignore totalement comment.
Le pays des merveilles repose dans un linceul de gel, blanc et
glacé ;
J'ai regardé autour de moi et me suis découvert réellement
perdu ...
Sans ta main dans la mienne, je suis mort.
La réalité est teintée d'irréel et les jeux que j'ai essayés
ont changé :
Sans ton sourire ironique, je ne peux me cacher nulle part,
Et, tout au fond de moi,
Je sais que je n'ai jamais pleuré comme je vais le faire ...
Si je pouvais seulement former les mots
Qui feraient brûler ton feu,
Toute cette eau qui, à présent, m'entoure
Serait l'amour qui m'encerclerait.
Je regarde à travers les larmes qui m'aveuglent,
Mon coeur saigne pour que tu me retrouves
Ou qu'au moins, je puisse oublier et m'engourdir,
Mais je ne peux m'arrêter, les mots m'échappent encore :
Je t'aime.
Les pionniers sur c.
Nous avons quitté la terre
en 1983,
Nos doigts cherchent à tâtons les galaxies,
Nos yeux rougis ont plongé dans le néant :
Un millier d'étoiles à exploiter.
Que quelqu'un m'aide, je suis en train de tomber,
Je m'enfonce dans le ciel, dans la terre.
Il fait si noir partout : nulle vie, nul espoir,
Nul bruit, aucune chance de revoir notre maison.
L'univers est en feu, mais il explose sans flamme.
Nous sommes les paumés, nous sommes les pionniers,
Ceux qui vont ériger une statue pour dix siècles plus tôt,
Ou qui allions le faire pour quinze siècles plus tard ...
Un dernier petit sifflement dans les oreilles
De nos seuls amours pour les rassurer et percer les craintes,
Nous sommes aux commandes et, toujours inconnus,
Avons prévenu le monde de notre arrivée.
Que quelqu'un m'aide, je suis en train de perdre
Le contact avec mon esprit, je ne m'en sors pas.
Et maintenant, où est le temps ?
Et qui diable suis-je donc
Pour flotter sur cette voie sans but ?
Nul ne sait où nous sommes,
Personne ne peut nous repérer avec précision ...
Il n'y a aucune peur ici,
Comment une telle chose pourrait-elle exister
Dans un endroit où l'on n'a jamais entendu parler
De la vie, de la connaissance et de l'existence ?
Je suis destiné à disparaître dans la lumière vacillante,
Dans une nuit toujours plus profonde,
Je suis condamné à pérégriner dans une mort vivante,
A vivre comme anti-matière, anti-souffle.
Que quelqu'un m'aide, je suis en train de me perdre,
Personne autour de moi, personne à toucher.
Me voici désormais tout-à-fait seul,
Partie d'une zone temporelle vide,
Flottant ici dans le néant,
Seulement vaguement conscient d'exister,
Avec une conscience faiblement existante.
Je suis le paumé, je suis celui que tu crains,
Celui qui a traversé l'espace,
Ou qui est resté où il était,
Ou qui n'existait pas au premier endroit ...
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