Le moins que nous puissions faire, c'est de nous faire signe les uns aux autres
Van der Graaf Generator
1970


Darkness (11/11)
Refugees
White Hammer

The Boat Of Millions Of Years
(face B du single Refugees)
Whatever Would Robert Have Said ?
Out Of My Book
After The Flood

Discographie
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Obscurité (11/11)

Le jour naît sombre, il dénombre à présent l'infini.
La vie revient lentement du passé, m'observant, étonnée
Car j'imprime en moi ses desseins.
Après-demain sera une renaissance,
Les bateaux rompent leurs amarres dans les marécages;
Le temps du passé retourne à ma vie
Et l'utilise.

Ne me reprochez pas les lettres qui peuvent se former dans le sable;
Ne me regardez pas dans les yeux, vous y verriez tous les nombres
Qui s'étirent dans mon ciel et colorent mes mains.
Ne me donnez pas tort d'imaginer
Que la voix de ma vie ne sait pas chanter !
Le destin fait son entrée et parle en mots anciens :
Cela l'amuse.

Des mains brillent, sombres et blanches ;
Elles ne sont visibles que dans l'obscurité.
Béni soit l'enfant né aujourd'hui,
Volant de peur dans la poix noire !

Méchant petit Scorpion, condamné à mourir
Mille fois avant de vivre !

Elles brillent dans mes yeux et me caressent le visage
Où je les ai vues posées auparavant;
Ne me reprochez pas, de grâce, le destin qui frappe :
Je ne l'ai pas choisi,
Non, non, je ne l'ai vraiment pas choisi.


Réfugiés

Quelque part à des années d'ici, le Nord était froid :
La glace renfermait le coeur des gens et les vieillissait.
Berceau de terres agréables, le Sud était sec ...
Je parcourais les profondeurs marines et mon esprit s'évadait.

Naissant sous un ciel doré, l'Est était l'aube :
Les vents soufflaient doucement, plusieurs courants s'unifièrent
Durant l'été tandis que les gens respectables ricanaient;
Nous étions sereins et nos coeurs se réjouissaient.

Nous marchions ensemble, parfois main dans la main,
Entre les fragiles lignes séparant l'eau du sable;
Souriant totalement l'esprit en paix,
Nous commencions à percevoir la perspective d'être libres,
Et étions ensemble en route vers l'Ouest.

C'est à l'Ouest qu'un jour finiront les siècles,
Que les couleurs passent du gris à l'or,
Que l'on peut se retrouver entre amis.
Les nuages dorés là-haut ressemblent à de légers flocons;
L'Ouest, c'est Mike et Suzie, c'est l'endroit où j'aime.

Nous passerons là les derniers jours de nos vies,
Racontant toujours les mêmes histoires :
On aura au moins essayé ...
C'est donc le sourire aux lèvres que nous irons à l'Ouest;
Et désolé pour ceux qui n'en connaîtront jamais le chemin.

Nous sommes des réfugiés,
Abandonnant la vie que nous avons connue et aimée;
Rien à faire ni à dire, nul endroit où s'établir;
Nous sommes désormais seuls.

Nous sommes des réfugiés,
Portant tous nos biens dans des sacs bruns ficelés ;
Rien à penser, tout est absurde,
Mais nous serons heureux à notre façon.

L'Ouest, c'est Mike et Suzie,
L'Ouest, c'est l'endroit où j'aime,
L'Ouest, c'est le foyer des réfugiés.


Le Marteau Blanc

En l'année 1486 apparut pour la première fois le Marteau,
Destiné à exécuter toute sorcellerie et à mettre fin aux craintes papales :
Il prescrivit des tortures pour tuer la Magie Noire;
Et le Marteau frappa fort.

Le Marteau des Sorcières massacra et tortura
Tous ceux que l'on soupçonnait, ainsi que l'exigeait l'Inquisition -
Il brûlait les damnés avec les innocents et tuait les fous;
Telle était la puissance du Marteau.

Bien que le Marteau de Hesse fut conçu pour n'abattre que le mal,
La peur et la colère déferlèrent sur la magie :
On se mit aussi à tuer les magiciens blancs.

Ainsi durant plus de deux siècles on essaya
De mettre fin simultanément aux Arts Noirs et Blancs -
Mais l'esprit l'emporta sur la douleur.
Pour chaque homme soumis à la torture, deux étaient mis en lieu sûr,
Et c'est ainsi que la profession se poursuivit.

L'amour et la haine continuaient à vivre face à la peur,
La force du Marteau de Hesse mourut,
Et le véritable pouvoir se manifesta.

Le Marteau Blanc n'est plus battu; c'est désormais le contraire
Et le Gris, jadis oppresseur,
Affronte la défaite, à présent en de bonnes mains.
Le Noir aussi se pliera au pouvoir supérieur;
La haine Noire bat la Grise,
Mais le Marteau Blanc de l'Amour est le plus fort.


Que diable aurait dit Robert ?

Je suis la bouffée d'air que tu prends,
Que tu as prise très souvent auparavant;
Je suis le souffle que tu tentes de saisir,
Mais qui te flanque toujours à la porte.
Je suis l'air qui emplit tes poumons,
Mais te laisse davantage vide sous ceux-ci;
Je suis le vide que tu ne peux expliquer,
Mais qui se trouve là où tu veux aller.

Une flamme se glisse entre les balles d'acier;
Rien ne bouge, même l'air se congèle.
Regarde la flamme si tu en as envie,
Entends le craquement net de la fission,
Goûte la brève vapeur d'ozone,
Sens ce mouvement statique !

Je suis l'amour que tu essaies de cacher,
Mais que tout le monde peut comprendre;
Je suis la haine que tu repousses encore,
Bien que le sang soit sur tes mains;
Je suis la paix que tu recherches,
Mais tu sais que tu ne la trouveras jamais;
Je suis la douleur que tu ne peux supporter,
Mais qui picote dans ton esprit.

Je suis la joie que tu paies vraiment,
Mais qui se libère complètement;
Je suis ton Dieu au Dernier Jour,
Car la vérité, c'est que tu es moi ...


Hors de mon livre

Nous étions assis seuls, cherchant encore de la compagnie;
La paix aurait pu régner, mais elle m'échappait -
Je ne pouvais penser qu'à ce que tu avais en tête.
Tu essayais d'être gentille, mais je bloquais tous tes sentiments;
A présent, les sens encore brouillés,
Tu pleures dans ta chambre silencieuse.
Tu as essayé de faire mon unité,
Mais je me cache toujours quand j'entrevois le soleil.

Lorsque nous courions ensemble dans les prairies ensoleillées,
Tes yeux n'étaient jamais plus qu'entrouverts;
Derrière tes cils palpitants, tu me regardais t'observer.
J'essayais d'être authentique
Comme tu pensais que je devais l'être,
Mais malgré tous mes efforts, j'ai échoué.
J'ai essayé de te le faire comprendre,
Mais tes yeux étaient aveugles à tout sauf le mal en moi.

Que crois-tu que je veuille dire
Quand je dis que j'ai besoin de toi ?
A quoi suis-je censé ressembler
Quand nous abordons un autre problème
Et que les réponses sont toutes arrachées de mon livre ?

Nos vies sont sur des sentiers que nous ne pouvons contrôler;
En vieillissant, nous pourrons nous rapprocher.
Nous imagines-tu nous adapter ?
Nous imagines-tu, approchant des 80 ans,
Vivre plus calmement,
Espérant toujours que nos rêves se réaliseront ?

Nous essayerons de nous mettre à l'abri,
Mais mon esprit hésite,
Et comment pourrai-je être certain ?


Après le déluge

L'histoire se poursuit, l'humanité trébuche -
La gloire s'en est partie, on entend un grondement au loin.
Les nuages se sont amoncelés et viennent d'exploser :
Les axes du monde se sont détraqués, il n'y a plus ni Nord ni Sud !
Très loin, la glace font lentement et se change en eau.

L'eau submerge tout,
Les cités s'écrasent sous la puissante vague;
Le dernier homme est tout petit,
Il plonge pour son ultime baignade.

C'est la fin du commencement,
C'est le commencement de la fin.
Milieu du milieu, point central, arrivée et départ :
La première cime s'élève, séparant de force les vagues.
La glace, à présent, se reforme :
Les pôles se fixent une nouvelle fois,
L'eau recule comme le sang de la mort.

Et quand l'eau se retire,
Tout est mort, personne ne survit.

C'est alors qu'il dit :
"Chaque pas se révêle être
L'inévitable conséquence du précédent,
Et, en définitive, provoque
De plus en plus clairement l'annihilation totale !"


Le bateau d'un million d'années

Horus, le fils d'Isis,
Gisait dans les marécages de Buto, empoisonné par Set.
Isis appela à son secours le grand dieu Râ
Pour tuer son ennemi et permettre à son enfant de vivre.
Mettant de côté ses peurs existantes,
Elle l'implora sur le bateau d'un million d'années ...
Râ vint voir, il arrêta le soleil
Jusqu'à ce qu'il eût guéri la vie de l'innocent.

Horus le Bon vivait au Nord,
Dans les pays de fertilité et de beauté,
Mais Set restait dans le désert ingrat,
Domaine de sécheresse et de perversité.
Tandis qu'Iris verse ses larmes
Sur le bateau d'un million d'années,
Horus combat pour tuer le Faucon,
Porteur de mal et d'obscurité,
Car Horus vit avec le soleil.

La bataille sévit toujours,
Le mal essaie de tuer l'innocent bébé.
Seul Osiris, le Seigneur de la Mort,
Peut éventuellement le sauver.
Nous devons dès lors oublier notre appréhension du futur
Et prier sur le bateau d'un million d'années.
Le Dieu d'Amour est à nos côtés,
Avec lui, nous ne mourrons pas ...
La Vie est dans le Soleil !
Seule la violence peut perdre notre cause :
Dans la paix, le sombre Set ne peut tuer notre bébé tant aimé.


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